mardi 8 avril 2014

Lynn Flewelling, Nightrunner (tome 1)

Lynn Flewelling
Nightrunner
(tome 1 : Les Maîtres de l'ombre)


    Résumé : Lorsque le jeune Alec de Kerry est emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis, il croit sa vie ruinée. C'est sans compter sur son étrange compagnon de cellule. Espion, voleur et noble à la fois, Seregil de Rhiminee est bien plus qu'il ne paraît. Lorsqu'il propose à Alec de devenir son apprenti, leurs vies changent à jamais. Alec découvre alors des routes inconnues qui mènent vers une guerre dont le tumulte ne l'avait jamais effleuré. Seregil et lui vont devoir s'infiltrer en territoire ennemi afin de découvrir quels complots s'y trament pour sauver la Couronne... ainsi que leurs propres vies. Mais la fortune est aussi imprévisible que le nouveau mentor d'Alec...


Ce que j'en pense


    Fin février, j'étais en quête d'un nouveau roman qui pourrait me redonner le plaisir de la lecture, m'offrir une évasion et m'ouvrir de nouveaux horizons. L'an dernier, j'ai lu beaucoup de livres du type "young-adult" et j'avoue avoir un certain dégoût pour le genre actuellement. Exceptés les sagas que j'ai commencées et que je souhaite continuer, pour l'heure, je n'ai pas envie de retourner vers ce schéma d'intrigues, afin de pouvoir y retourner plus tard avec du recul et surtout, de l'envie. Bref, comme je le disais plus haut : fin février, je cherchais un nouveau roman... 
    Il y a deux ans, j'avais entendu parler de la saga Nightrunner et beaucoup d'éléments m'avaient assurés que je lirais cette histoire un jour. En me promenant au carrefour de Reims durant mes dernières vacances, je suis tombée sur le livre en version poche, sorti il y a quelques mois chez Milady. Après avoir hésité une centaine de fois, en me demandant si j'avais le "droit" de lire un roman de fantasy alors que j'étais en galère sur mon mémoire, j'ai finalement craqué et... Je ne le regrette absolument pas ! Non seulement cette saga m'a séduite, m'a touchée, mais en plus, elle m'a aidée à remonter la pente dans laquelle je commençais à faire des roulades en me pétant le nez et les jambes. 
    A peine étais-je rentrée chez moi que je me lançais dans l'aventure sans avoir conscience de l'importance qu'elle allait prendre dans ma vie de tous les jours. Bon sang, ça m'arrive souvent d'aimer des personnages, des histoires, des univers... Je serai toujours enthousiaste dans une chronique parce que je ne lis pas ce qui ne m'intéresse pas (et je ne me force pas non plus), mais quand je tombe sur une perle rare comme Nightrunner, mon enthousiasme frôle la folie de près !
    Il serait temps que je vous parle du livre, pourriez-vous me dire... J'y viens et j'espère ne pas faire de confusions entre les deux premiers volumes, qui dépendent l'un de l'autre.
    Tout commence de manière brutale, une fois passé le prologue qui lance l'intrigue générale de l'histoire, on découvre le jeune Alec, alors âgé de seize ans, emprisonné et dans un état lamentable suite à quatre jours d'interrogatoire et de tortures. Il pleure sur son sort, est méfiant et donne l'impression d'être un chaton abandonné. Jusqu'à ce que, quelques pages plus tard, un autre jeune homme soit emprisonné dans sa cellule, bien plus agité et bavard qu'il ne devrait l'être étant donné les circonstances. Très vite, Alec se rend compte que cet homme n'est pas ce qu'il donne l'impression d'être et qu'il est en fait bien plus malin qu'il n'y paraît. Grâce aux compétences surprenantes de ce dernier, ils parviennent à s'échapper et ainsi commence l'aventure ! 
Seregil et Alec, par Eliathanis
(Je suis gentille, les fanarts spoilent à fond
normalement xD)
    Dès lors, le duo que forme Alec et son sauveur (Seregil) n'a de cesse d'évoluer vers une confiance mutuelle qui m'a énormément touchée. A peine le roman commencé qu'un lien inexplicable se créé entre les deux personnages et je vous jure que les voir l'un sans l'autre devient alors un supplice pour la pauvre lectrice que je suis. 
    Il ne se passe énormément de choses dans ce premier tome. Il semble servir principalement d'exposition, afin de nous expliquer l'univers dans lequel évolue l'intrigue, le contexte historique, religieux, et géographique. Cela pourrait sembler ennuyeux, dit comme ça, mais je vous jure que sans ça, l'histoire ne serait plus la même. Ces explications sont données par Seregil sous la forme de récits pour son nouvel ami qui ne connait que des légendes du monde qui l'entoure, et cela nous donne aussi un aperçu de qui est Seregil, d'où il vient. Les informations sur ce personnage sont données au compte-goûte, quant à celles qui concernent Alec, et bien, à part qu'il est bon chasseur et qu'il n'a vécu qu'avec son père - dans les bois - jusqu'à la mort de celui-ci, nous ne savons rien (et rêvez toujours pour apprendre des choses plus importantes sur eux avant la fin du premier volume, ahah ! Faut être patient ! Mais ça vaut le détour !).
    Je ne vous en dirai pas beaucoup plus sur l'intrigue, c'est à vous de découvrir cela en donnant une chance au roman. Cependant, je me permets de vous parler un peu des personnages, que je trouve très travaillés, profonds et d'un réalisme étonnant dans un monde fantaisiste. Ils sont passionnants. Et pas seulement eux deux, mais aussi tous ceux qui les rejoignent au fur et à mesure : Micum, Nyssander, Thero... etc. ne sont pas des clichés, ils sont tous amenés à évoluer, ils sont tous déterminés par leur façon de s'exprimer (que ce soit par la gestuelle ou le langage), bref, ils transpercent le papier et se développent dans l'imagination du lecteur comme de véritables personnes, que l'on pourrait connaître et aimer dans la vie "réelle". Bien sûr, ce sont Seregil et Alec qui sortent le plus du livre pour venir s'imposer à nous. Ils font partis de ces personnages tellement attachants que vous ne cessez jamais de penser à eux lorsque vous fermez le livre. Personnellement, plus les tomes passaient entre mes mains, plus je rêvais d'eux (etouai... this is my life). 
    Je ne sais pas comment m'étendre sur les personnages sans mélanger les différents volumes. J'ai tendance à voir cette saga dans sa globalité. Actuellement, je suis plongée dans le sixième tome et les personnages ont tellement évolués depuis ce premier volume (genre, Alec a presque vingt-et-un ans dans Casket of Souls !) dont je vous parle que c'est difficile de se retenir d'en parler. 
    On peut facilement cataloguer le caractère d'Alec ou de Seregil à la lecture des Maîtres de l'ombre, mais ils ne sont jamais ce qu'ils paraissent être... Ils ne peuvent pas être rangés dans des catégories de personnages, étant donné qu'ils ont chacun leurs propre maux, leur propre passé, qui les ont forgés et amenés à devenir ce qu'ils sont dans le roman. Pour faire une petite révélation, on en découvre plus sur Alec dans le second tome, quant à Seregil, je pense que c'est dans le troisième tome qu'on peut enfin le visualiser pleinement, lorsqu'il se retrouve confronté à son passé et à ses erreurs.
    Il y a une chose qui se dessine dès le premier tome cependant, c'est la nature de la relation des deux héros. Leur amitié est immédiate, profonde et immuable, mais une certaine ambiguïté plane dessus dès le début. Une ambiguïté qui ferait glousser n'importe quelle lectrice de "yaoi" (bon, je n'aime pas comparer Nightrunner au genre du manga, parce que ça n'a rien à voir, mais je pense que vous voyez ce que je veux dire par là... Si vous en avez déjà lus et aimés).

    Pour conclure, je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant. Sachez seulement que ce roman vaut la peine d'être lu, il m'a introduite au genre de la fantasy et je n'en démordrai pas avant un long - très long - moment. C'est une histoire riche, un univers riche avec des personnages qui sont montés très haut dans mon estime et si vous ne savez pas quoi lire à l'heure actuelle, je ne pourrai que vous conseiller cette saga.

     To be continued...

    (et ce roman me fait republier
sur mon blog : gros miracle :p)

4 commentaires:

  1. Ça m'a l'air intriguant toussa, je me le note pour les vacances. Comme je te l'avais dit en vrai je ne crois pas que j'avais déjà entendu parler de cette série avant d'ailleurs.

    Par contre s'il y a un truc que je ne comprends pas, et sans avoir offense ni rien, c'est pourquoi le genre yaoï est si... comment dire, mis à part ? Je veux dire n'importe quelle histoire d'amour me fera glousser, que ce soit entre deux mecs, filles, les deux, autre chose. Alors je ne vois pas pourquoi le fait que ce soit spécifiquement une histoire de deux mecs puissent avoir un poids dans le plaisir de lecture. Tu vois ce que que je veux dire ?
    Je suis curieuse en fait parce que j'ai dû mal à me mettre spécifiquement dans les chaussures des lecteurs-trices de yaoï.

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    1. C'est une question que je me suis très souvent posée moi-même, mais récemment, après m'être détachée de ce genre. Du coup, je comprends parfaitement ton interrogation :) et avec du recul, je trouve qu'il existe trois milliards de réponses à ça. Je te fais l'ébauche de quelques unes de mes idées... :
      Je pense que le yaoï, c'est simplement une affaire de fantasme. Tel qu'il est conçu dans les manga, c'est, comme tu le sais, écrit par des femmes à destination des femmes. Et en fait, je pense qu'on prend plaisir, en tant que lectrice, avec des histoires entre mecs, parce qu'on n'en sera jamais un. Et du coup, c'est troublant, désirable et en même temps, embelli, parce qu'inconnu.
      Et je pense aussi qu'il y a le plaisir de voir un homme féminisé, donc séducteur, dans le sens où il est plus proche de la femme parce qu'il est dessiné par une femme et ce, dans le but de plaire à la lectrice. Il a les attributs de l'homme (donc le désir de chair pour l'hétéro) et l'affection d'une femme (donc le désir de compréhension de la part du sexe opposé). Et c'est là où, pour moi, ça bloque, puisque finalement, au lieu de proclamer une liberté sexuelle, j'ai juste l'impression de voir un fantasme hétéro prônant, finalement, une inégalité sexuelle, puisque cette perception du genre signifie qu'un homme ne peut pas comprendre une femme sans en devenir une lui-même, comme si nous étions moralement différents.

      Quoiqu'il en soit, plus personnellement, tout comme toi, n'importe quel genre d'histoire d'amour me fera glousser désormais. Même si, c'est vrai, si cette histoire est entre hommes, elle me plaira plus, mais je pense surtout que c'est dû à ma fascination pour le corps masculin dans l'art, ainsi que mon fantasme à son égard. C'est compliqué pour moi de répondre à ta question, parce qu'il faudrait que je révèle sur mon blog des choses intimes de ma personne qui expliquent pourquoi j'ai un penchant pour les histoires d'amour entre hommes. C'est mon innocence qui parle, d'une certaine manière, ainsi que le fait d'avoir grandi dans une famille de femmes. J'ai une double raison de fantasmer l'homme dans l'art, du coup (même si ce côté là chez moi s'est très largement tempéré ces-dernières années).
      Et j'ai aussi une motivation sociale, à cet égard, puisque j'écris des histoires comme celles-ci en parallèle avec d'autres représentations de la sexualité afin d'égaliser le tout. Je suis donc, d'une certaine manière, pour une extinction du yaoï en tant que genre et que code distinctif. Je ne publierai jamais de "boy's love" ou de "romances gays", même si mes textes en sont bourrés (...après un rapide calcul, j'ai beaucoup plus de couples hétéros, finalement), en fait, je me vois comme quelqu'un qui écrit simplement des histoires sur la relation, l'identité, et l'apprentissage.

      J'espère avoir répondu à ta question ma belle :p
      Après mon mémoire, qui soulève en moi des questions similaires (puisque le thème de l'androgyne, c'est lié), j'essaierai de m'exprimer plus clairement dans un article :)

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    2. Pour revenir sur Lynn Flewelling, quand même, ce que j'ai apprécié chez elle, c'est son traitement de l'homosexualité qui, pour le coup, ne se codifie pas, ne s'explique pas et est traité comme n'importe quelle romance de n'importe quel genre. Ce n'est même pas explicite dans les résumés du roman, il faut lire l'histoire pour voir cela se développer.
      Et il n'y a pas que l'homosexualité qui est intéressante en terme de tolérance, de progrès moraux, il y a aussi la façon que l'auteur a de construire son univers, mais je ne t'en dis pas plus.
      C'est un roman plus intéressant pour ses personnages fouillés et les liens qui se créés entre eux, que pour son intrigue qui ne fait, il paraît, strictement rien de nouveau en fantasy. Un lecteur de fantasy ne trouvera finalement rien de transcendant là-dedans.

      Voilà voilà !
      Je file au dodo !

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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